Bien que l’un des objectifs de l’ATAC soit l’essor de l’industrie touristique autochtone sur l’ensemble du territoire canadien, la protection de la nature et des savoirs traditionnels des communautés autochtones doit aller de pair avec le développement. L’organisme remplit en ce sens 12 des 17 recommandations émises par l’Organisation des Nations Unies quant à ses objectifs de développement durable (ODD). La mission de l’ATAC, dont 90% des employés sont issus des Premières Nations, est de valoriser l’expérience autochtone, garantir la viabilité des entreprises, rechercher des opportunités de partenariat, renforcer le leadership des intervenants, sensibiliser les populations sur les différents enjeux du racisme à l’égard des peuples autochtones, favoriser les contacts et la réconciliation au pays, et susciter l’engagement des canadiens et différents visiteurs internationaux. Elle se veut une plateforme de fierté qui utilise le territoire, ressource première des peuples autochtones, pour mettre en place des infrastructures adaptées aux besoins des communautés afin qu’elles se reconnaissent au sein de leurs entreprises respectives, met-tant en valeur leur authenticité pour ainsi transmettre plus aisément leurs savoirs.
« Dans les communautés autochtones, la transmission des connaissances traditionnelles ancestrales se passe d’une génération à l’autre depuis des millénaires. »
Lui-même Autochtone de la Nation huronne-wendat et père de deux enfants, Sébastien est très concer-né par l’importance de la transmission des savoirs de sa nation aux générations futures, notamment celles se rapportant à la préservation de la langue, des res-sources et de l’environnement. Sébastien Desnoyers, en plus de son rôle auprès de l’ATAC, est très impliqué socialement sur le territoire de Wendake; il est donc bien au fait des moyens pris par sa communauté pour aider à perpétuer les savoirs traditionnels. Comme la plupart des parents autochtones et comme ses pa-rents et grands-parents l’ont fait avant lui, il a initié ses enfants à ces valeurs ancestrales en les emmenant sur le territoire pour les sensibiliser à l’importance de la faune et de la flore, en les initiant à la pêche et à la chasse traditionnelles et ainsi les conscientiser aux différentes situations qui pourraient survenir. Il leur a appris à honorer la bête prélevée en utilisant l’entiè-reté de ses parties lors du débitage pour que rien ne soit perdu. Selon Sébastien, ce processus fait partie des forces qui s’opposent dans la culture autochtone entre le bien et le mal et qui se traduisent par un retour du balancier : « Tout est interconnecté, cela fait partie d’un cheminement. » À l’école, les enfants autochtones ont des activités de pêche, de chasse et de trappe où ils peuvent connecter avec les traditions ancestrales. Partout au Canada, des exercices similaires sont mis en place pour appuyer les parents autochtones dans la passation des savoirs et des traditions, dans le respect des ancêtres qui les ont précédés.
« L’offre touristique de l’ATAC procure des niches spécifiques pour chaque région du pays déclinées en multiples services tels que l’hébergement, l’art et l’artisanat, la culture et le patri-moine, la gastronomie, la découverte de la faune en version aventure. »
Elle combine l’observation des aurores boréales au Yu-kon en passant par la pêche à la « steelhead » en Colombie-Britannique et l’observation d’ours polaires au Nunavut. Au Québec, l’éventail est tout aussi diversifié avec l’organisation de festins culinaires composés de produits forestiers préparés par des chefs, le séchage du poisson fraichement pêché, les contes traditionnels de légendes autochtones autour du feu, l’hébergement en tipi ou l’observation de la grande migration des cari-bous au Nunavik. La clientèle provient des quatre coins du monde pour profiter de l’aventure plein air et du dépaysement qu’offre notre nordicité. Nul besoin d’être des aventuriers aguerris pour prendre part aux nombreuses expériences offertes par les entreprises touristiques autochtones, car elles sont assurées par des guides autochtones expérimentés et adaptés à chaque aventure.
« Le partenariat entre l’ATAC et Hooké est né de ces expéditions. Très proche des valeurs traditionnelles autochtones, Fred Campbell s’intéresse depuis longtemps à ces territoires immenses, subjugué par la force et la fragilité qui en émanent. »
Pour lui, c’est un énorme privilège d’avoir pu en admirer les richesses, d’avoir vécu des moments inoubliables dans une famille Innue, d’avoir pêché l’esturgeon géant en Colombie-Britannique ou de s’être retrouvé en présence de Johnny May, reconnu comme étant le premier pilote de brousse Inuk dans l'Est du Canada vivant à Kuujjuaq. Il est reconnaissant envers toutes les communautés autochtones qui lui ont fait confiance et avec qui il a pu échanger un savoir-faire. D’ailleurs, il exprime bien cette reconnaissance dans les éléments visuels captés lors de ces expéditions qui, selon Sébastien Desnoyers, traduisent avec justesse les émotions du moment. « Ces images contribuent à démocratiser la pêche et à la ramener à des instants pré-cieux passés entre amis, à une session de relaxation avec la famille où le but ultime est de s’amuser ».
Dans la foulée de la léthargie économique mondiale, l’industrie touristique autochtone canadienne, prin-cipale source de revenus pour les communautés autochtones du Canada (avec sa contribution au PIB de près de 1,9 G$ avant la Covid), a été inexorablement ralentie par les effets de la pandémie. Pour Sébastien Desnoyers, il est temps de voir ce fléau comme une occasion de mettre la main à la pâte et se relever tous ensemble afin d’élaborer une Réconciliation en Action. Experience Nature & Wildlife - Destination Indigenous